Il y a une semaine tout juste, nous vous présentions Jean– c’est un pseudonyme –, étudiant en médecine de deuxième année qui s’est porté volontaire pour aller aider les soignants (lire l’épisode 30, « “Je suis content d’être un peu utile comme étudiant en médecine” »). Il avait reçu sa convocation et s’était rendu à une première réunion de briefing dans l’hôpital parisien qu’il a choisi. Cette fois, ça y est : Jean a vécu sa première journée d’étudiant en médecine réquisitionné.
C’était ce lundi 6 avril et douze heures plus tard, il en ressort « fatigué » : « Mais c’était beaucoup plus calme que ce que à quoi je m’attendais, il y a beaucoup de renforts, on était quasiment trop nombreux. » Jean est dans un service de « soins critiques », entre la réanimation et la pneumologie pour des patients – tous atteints du Covid-19 – qui soit s’améliorent et sortent de l’une pour aller dans l’autre, soit s’aggravent et doivent retourner en réa. En deuxième année, pas question de pratiquer des gestes médicaux : Jean a la fonction d’aide-soignant, en binôme avec un infirmier tout juste arrivé de Montpellier pour aider en Île-de-France, l’une des régions de France les plus touchées par l’épidémie.
On nous a donné des vestes stériles de chirurgiens à la place. En temps normal, on n’y a pas droit, ça coûte une blinde et c’est réservé au bloc.
Il a eu affaire pour ce premier jour à deux patients. L’un de 70 ans, fonctionnaire à la retraite, qui revenait de réanimation :