C’est fou comme une intervention d’Emmanuel Macron sur le Covid ressemble à une autre intervention d’Emmanuel Macron sur le Covid. On se faisait mercredi soir cette réflexion en écoutant cette nouvelle allocution présidentielle qui conduit à placer tous les Français de métropole en confinement et à fermer pour trois à quatre semaines les écoles (lire l’épisode 74, « Le Président de l’arrêt public »). Même propos liminaire interminable avant d’arriver aux décisions concrètes (et malheureusement, il n’y a pas de touche « ignorer l’introduction », comme sur Netflix), même autosatisfaction décalée quant à l’action gouvernementale passée (alors que, justement, l’objet de l’intervention est de remettre en cause ce qui a été précédemment décidé) et, enfin, ce choix répété de ne pas expliquer, ou de détailler le moins possible, pourquoi le gouvernement doit prendre de nouvelles décisions. Comme, en plus, les mesures annoncées vont rapidement nous replonger dans une réalité déjà expérimentée (quel parent n’a pas fait « aïe » mercredi soir à l’idée de devoir de nouveau faire la classe à la maison ?), on va rapidement avoir l’impression d’être comme dans le film Un jour sans fin, où le temps ne fait que se répéter. Mais plutôt que de faire comme Bill Murray et de finir par casser l’appareil qui émet le discours de Macron (dans le film, c’était le radio-réveil diffusant en boucle I Got You Babe qui subit ce sort), lisez cet article. On se penche sur ce qui est si énervant avec la communication de notre Président.
Ce qui saute aux yeux, c’est son autosatisfaction et son absence de doutes. Depuis huit jours, le chef de l’État bataille via médias interposés contre les scientifiques pour justifier sa décision de ne pas confiner en janvier. Se fondant sur des modèles prévoyant une explosion à venir du variant britannique, le Conseil scientifique avait alors préconisé un confinement dur de quatre semaines. « Non », avait répondu Macron. Le chef de l’exécutif qui, selon ses proches, se prend alors pour le meilleur épidémiologiste de France, espère que l’épidémie peut rester sous contrôle avec les mesures de restriction déjà prises. Pendant le mois de février, on a l’impression que cela peut tenir. Mais dès début mars, on voit bien que le pari est perdu : le taux d’incidence (le nombre de cas pour 100 000 habitants) recommence à grimper un peu partout.
Impossible cependant pour le chef de l’État de reconnaître qu’il a échoué.