Depuis que Danièle Obono a été élue députée, on lui colle et accole de nombreux qualificatifs. « Islamogauchiste », dans la bouche notamment de Manuel Valls ; « communautariste » et « raciste », quand elle utilise le terme de « racisé » qui, selon le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer, « véhicule le racisme », ou quand elle défend le principe de stages non-mixtes (réservés aux personnes « racisées ») comme possibles « outils dans des mouvements d’émancipation ». Elle est également accusée d’antisémitisme parce qu’elle a défendu Houria Bouteldja, la sulfureuse porte-parole du Parti des Indigènes de la République, pour qui, par exemple, « les juifs sont les boucliers, les tirailleurs de la politique impérialiste française et de sa politique islamophobe ». « Je ne suis pas d’accord avec tout ce qu’elle dit, mais c’est une militante antiraciste. […] Je considère Houria Bouteldja comme une camarade, parce qu’elle fait partie de ce mouvement-là », avait déclaré Danièle Obono sur Radio J le 5 novembre.
Les critiques à son endroit ont été jusqu’à occuper une bonne partie de l’interview de Jean-Luc Mélenchon dans L’Émission politique, jeudi soir, sur France 2. Interrogé au sujet de la députée, le leader de La France insoumise a même fait un lapsus en la présentant comme « une militante antiraciste et antisémite », avant de se corriger et de la défendre.