Les immenses files d’attente devant les laboratoires, les résultats qui arrivent plusieurs jours après, une fois qu’on n’est plus contagieux… Malgré plus d’un million de tests réalisés chaque semaine, la politique française de dépistage du Covid-19 est une nouvelle fois critiquée de toutes parts. Son absence de résultat quant à la maîtrise de l’épidémie a d’ailleurs conduit le gouvernement à prendre de nouvelles mesures drastiques, comme la fermeture des bars et restaurants depuis ce lundi à Marseille. Même le président de la République s’en était plaint. Si l’on en croit Le Figaro, Emmanuel Macron aurait dit à Olivier Véran le 11 septembre : « Un million de tests par semaine, c’est bien beau, mais si les résultats arrivent trop tard, ça ne sert à rien. » Mis sous pression, le ministre de la Santé s’est senti obligé, six jours plus tard, de faire une conférence de presse en promettant un changement de stratégie. Le 17 septembre, ce dernier a fait plusieurs annonces pas révolutionnaires (comme l’ouverture prochaine de vingt nouveaux centres pour se faire dépister en Île-de-France) mais, pour ne pas décevoir son public, il a aussi sorti un gros chiffre de sa manche : une commande de 5 millions de tests rapides antigéniques. « Sans attendre, nous avons d’ores et déjà passé des premières commandes à hauteur de 5 millions de tests antigéniques qui seront arrivés d’ici à début octobre », a promis le ministre, l’air de dire : « Vous voyez, les queues devant les labos ne seront bientôt plus qu’un mauvais souvenir. »
La réalité risque d’être plus décevante. Aux Jours, François Blanchecotte, président du Syndicat des biologistes (SDB), nous l’assure : cette commande massive n’est pas « de nature à désengorger les laboratoires ». De fait, cette promesse est surtout révélatrice de la manière dont le gouvernement gère cette crise depuis des mois : à coup d’effets d’annonces qui servent à détourner l’attention du public. Pour comprendre rapidement le hic avec les tests antigéniques, il faut savoir qu’Olivier Véran a pris le même engagement il y a six mois, alors que la France était en plein confinement et le gouvernement