«Quand j’ai commencé dans les années 1970, le plastique était vraiment le matériau magique, la solution à tout. C’était merveilleux, on n’imaginait pas que ça pouvait être polluant ni véhiculer des perturbateurs endocriniens… » En cinquante ans, le docteur Jean Cancel, aujourd’hui chirurgien viscéral à l’hôpital d’Angoulême, en Charente, a vu progressivement les équipements réutilisables remplacés par leurs versions jetables, la plupart en plastique. Le coronavirus, avec son cortège d’équipements de protection, pourrait encore renforcer l’usage unique à l’hôpital. « Ça m’apparaît couru d’avance », dit le praticien, qui redoute qu’on se prenne un grand coup sur la tête.
C’est bien ce que semble annoncer le bureau d’études américain MarketsandMarkets. Dans une enquête prospective publiée le 24 avril dernier, il prévoit pour l’an prochain une hausse de 17 % du marché mondial du plastique médical. De 25,1 milliards de dollars (23,1 milliards d’euros) en 2020, les revenus du secteur, qui représente 2 % de la production totale de plastique, pourraient passer à 29,4 milliards de dollars (27,1 milliards d’euros) en 2021. Et ce, en raison notamment de la demande accrue en respirateurs artificiels ou en thermomètres sans contact, mais surtout en produits à usage unique, comme les gants, les masques, les seringues ou le matériel de laboratoire. Avant la crise sanitaire, le secteur était déjà annoncé en croissance, mais avec une augmentation qui devait plutôt tourner autour de 6 %.