En mai 1968, dans une lettre restée célèbre, le préfet de police de Paris Maurice Grimaud mettait ses troupes en garde : « Frapper un manifestant tombé à terre, c’est se frapper soi-même en apparaissant sous un jour qui atteint toute la fonction policière. » Dans l’affaire qui occupait le tribunal correctionnel de Paris le 18 avril dernier, l’IGPN (Inspection générale de la police nationale) a compté sept coups de pied. Grégory F., gardien de la paix de 35 ans, répondait de violences exercées contre Ian B. le 8 novembre 2014. Cerise sur la Rangers, la scène s’est déroulée dans une manifestation contre les violences policières. Ce jeudi, le policier a été condamné à quatre mois de prison avec sursis, 1 000 euros d’amende et 2 000 euros de dommages et intérêts à verser à Ian B.
Ian B. – le pseudonyme qu’il utilise couramment depuis une dizaine d’années – est un pilier du collectif « Désarmons-les ! » contre les « violences d’État ». Ce trentenaire anticapitaliste et écolo donne des conférences sur les armes de la police auprès d’un public militant et sur YouTube, travaille aux côtés de différents collectifs de blessés et soutient des familles de victimes. Sur les questions de répression, il fait preuve d’une précision radicale. Ses activités militantes lui ont valu une fiche S, une assignation à résidence pendant la COP21 en 2015 et diverses mésaventures judiciaires. Sa dernière garde à vue, en mars dernier, s’est conclue par un rappel à la loi.
Mais revenons à 2014.