Eddy L. est grand, très grand. Un beau bébé d’1,98 m. À 43 ans, ce brigadier œuvre dans la police depuis une vingtaine d’années. Eddy L. est lourd, très lourd. D’abord parce qu’il dépasse les 110 kilos, sa corpulence l’obligeant à se plier en deux pour atteindre le micro de la salle d’audience, ce jeudi 11 juillet. Lourd ensuite avec les adjointes de sécurité (ADS) – l’équivalent policier des « emplois jeunes » – de son service, au sein de la DOPC, la direction de l’ordre public et de la circulation de la préfecture de police de Paris. Début 2017, quatre d’entre elles ont reçu de nombreux SMS de la part du brigadier, leur proposant de boire un verre, louant leur parfum, leur « joli sourire » ou leur physique « à croquer ». Le ton et la répétition de ces messages adressés à des subordonnées ont déjà conduit Eddy L. devant le conseil de discipline, une instance interne à la police, qui les a assimilés à du harcèlement sexuel. Le brigadier a écopé d’un mois sans solde – et de vingt-trois mois avec sursis. Ce n’est toutefois pas pour ces messages, mais pour un geste, qu’Eddy L. comparaît devant la 10e chambre correctionnelle du tribunal de Paris.
En avril 2017, une autre adjointe de sécurité a porté plainte contre lui pour agression sexuelle. Un matin, Laurie L. et d’autres policiers du même service attendent de recevoir leur matériel avant de partir en patrouille.