Carine R. a 24 ans quand elle fait les démarches pour prendre une assurance-vie afin de protéger son fils de 2 ans. Nous sommes début 2016. Un mois plus tard, son ex-conjoint, un policier, Jean-Régis J., contre qui elle a porté plainte pour harcèlement et violation de domicile, lui tire dessus avec son arme de service, la tuant sur le coup. Il comparaît à partir de ce lundi 5 octobre et jusqu’au jeudi 8 octobre devant les assises du Gard, à Nîmes : il est mis en examen pour l’assassinat de Carine, devant leur enfant de 2 ans.
Le 26 février 2016, Carine est au volant de sa voiture sur un rond-point, à Alès (Gard). Son fils est à l’arrière. Une auto lui barre la route. Son ex-compagnon en sort. Il l’abat de trois coups tirés avec son arme de service. C’est un des 128 féminicides de 2016, selon le recensement du collectif Féminicides par compagnon ou ex.
Quelques jours seulement auparavant, Carine, monitrice-éducatrice auprès de personnes en situation de handicap, avait déposé plainte pour harcèlement contre son ex-conjoint, policier au commissariat de Bagnols-sur-Cèze, dont elle s’était séparée définitivement un an et demi plus tôt. « Carine n’est pas restée dans le silence, souligne auprès des Jours sa sœur aînée, Christelle. Elle a agi, elle a porté plainte. Je sais que ça lui a demandé beaucoup de courage de parler, car elle avait peur qu’il lui prenne son fils. C’était une mère aimante, elle faisait tout pour lui. »
Selon nos informations, l’ex-compagnon de Carine avait, pour des faits similaires, reçu un rappel à la loi en 2005, à la suite d’une plainte déposée contre lui par une ex-conjointe pour du harcèlement téléphonique