Au cœur de son diocèse, Mgr Rey, très impliqué dans la Manif pour tous, encourage la tenue de camps en non-mixité masculine. C’est le cas d’Au cœur des hommes, dont Bertrand Chevallier-Chantepie est le délégué général, et qui a pour objectif d’« aider les hommes à devenir des hommes » (lire l’épisode précédent, « Tu seras viril, mon fils »). Tout en se voulant apolitique, celui-ci a tout de même quelques idées précises sur la question, comme le montre son site de coaching, Être un homme : il y défend ainsi la limitation des divorces et l’interdiction pure et simple de la pornographie. Sans être fondamentalement masculiniste, Au cœur des hommes, derrière une façade inoffensive de développement personnel, véhicule bien une vision antiféministe et une défense de la conception traditionnelle du couple dans la doctrine catholique. Un couple forcément hétérosexuel. « L’homme est attiré par la femme et veut s’unir à elle naturellement, écrit Bertrand Chevallier-Chantepie dans son livre Accomplir sa vie d’homme. Il la désire et c’est bon en soi. » Peut-il envisager que, parmi les 200 hommes qui fréquentent les camps chaque année, une poignée soient attirés par les hommes ? « Alors nous, on n’en parle pas, botte-t-il en touche. Parce qu’on considère que c’est un sujet… je pense qu’il faut être professionnel pour en parler. Nous, on n’est pas… Je ne suis pas psychologue, tout ça. »
Si le délégué général d’Au cœur des hommes est aussi fébrile à l’idée de parler d’homosexualité, c’est peut-être aussi pour respecter une certaine division du travail pastoral au sein du diocèse.