Début juillet, alors que les violences urbaines font rage après la mort de Nahel M., 17 ans, lors d’un contrôle de police, nous recevons un SMS de Bertrand Chevallier-Chantepie, catholique versaillais bientôt quinquagénaire : « Vous voyez tous ces jeunes ? Ils manquent seulement de père… Je pense qu’une réflexion suivie d’action est à mener afin de proposer des solutions au niveau national (absence et désengagement des pères). On connaît les solutions, il manque la volonté politique trop souvent ignare et bloquée dans l’idéologie. » Loin de toute analyse sociale, le délégué général d’Au cœur des hommes, camps en non-mixité masculine nés en 2014 chez les dominicains de la Sainte-Baume, dans le diocèse de Fréjus-Toulon, lit la situation à travers son prisme : celui de la masculinité.
Environ un mois plus tôt, nous rencontrions Bertrand Chevallier-Chantepie dans un café parisien. Cheveux gris coiffés en arrière, pull en maille marron clair dont dépasse un col de chemise bleu ciel, un sourire à la Jim Carrey se dessinant régulièrement sur ses lèvres, l’ancien cadre dans la vente d’infrastructures informatiques s’est reconverti dans le coaching pour hommes, qu’il dit vouloir « aider […] à s’engager, reprendre confiance, reconnecter avec leurs désirs profonds, retrouver la joie de vivre, découvrir le sens de sa vie, aimer et tout donner », d’après son profil LinkedIn. Vaste programme.
La nouvelle vie de Bertrand Chevallier-Chantepie remonte à quelques années, lorsqu’il traverse une crise de couple après la maladie de sa femme.