Un petit tourbillon au-dessus de la tête. Ainsi voit-on depuis ce dimanche 21 heures Emmanuel Macron. Vous savez, ce même petit tourbillon au-dessus de la tête de Didi, ce personnage du Lotus bleu qui, dans l’album de Tintin et sous l’effet du poison qui rend fou, a trouvé la voie et, pour que les autres la trouvent aussi, se propose de leur couper la tête. Et donc schlack, dimanche 21 heures : dissolution. Dissolution au soir d’un score stratosphérique du Rassemblement national (RN) aux élections européennes à 31,4 % qui, si on lui ajoute les 5,4 % de Reconquête, met l’extrême droite à portée des 40 %. Et dissolution au soir du score catastrophique de son propre camp (14,6 %). Le président de la République n’a rien trouvé de mieux que d’envoyer tout le monde aux urnes en dissolvant dans l’acide sa défaite. Pas en septembre, comme une possible motion de censure aurait pu l’y contraindre au vu de sa majorité brinquebalante depuis 2022, mais là, tout de suite : dans vingt jours pour le premier tour qui se tiendra le dimanche 30 juin, suivi du second le 7 juillet. Qui gouvernera la France le 8 juillet ? Avisez le petit tourbillon au-dessus de la tête d’Emmanuel Macron… Qui n’a jamais été aussi près de
« Que la parole soit donnée au peuple souverain, rien n’est plus républicain », « choisir d’écrire l’histoire plutôt que de la subir », « c’est un temps de clarification indispensable »… C’est par ces mots que, dans son « adresse aux Français », le président de la République a annoncé la dissolution avec effet immédiat, saisissant d’un coup le pays comme de la viande dans une poêle chauffée à blanc.