Depuis que François Ruffin a lancé, au soir de la dissolution, le mot d’ordre « Nouveau Front populaire », devenu le sigle de la nouvelle alliance électorale à gauche, la figure de Léon Blum, principal leader de la gauche au temps du Front populaire de 1936, est invoquée en permanence. Emmanuel Macron a ironisé sur le fait que l’ancien leader de la SFIO « doit se retourner dans sa tombe » au vu de la présence de La France insoumise, accusée de « ne pas condamner l’antisémitisme ». Une image dénoncée par le propre arrière petit-fils de Léon Blum, Antoine Malamoud, qui reproche au Président d’utiliser la mémoire de son aïeul pour « disqualifier » un accord « au prétexte du supposé antisémitisme de La France insoumise » alors que, rappelle-t-il, Blum avait été « attaqué au moins aussi violemment par le PCF que Raphaël Glucksmann par certains militants de La France insoumise ». De son côté, Jean-Luc Mélenchon assure que la figure historique du Front populaire n’était « pas au niveau de Manuel Bompard, ni de Mathilde Panot ou de Clémence Guetté ».
L’histoire de France fait donc recette pour justifier des combats actuels, mais une histoire simplifiée et oublieuse des contradictions des hommes qui l’ont faite.