De la Macronie jusqu’à l’extrême droite, c’est le principal point de fixation médiatique de la campagne des législatives : réduire l’alliance de la gauche au sein du Nouveau Front populaire aux positions de La France insoumise (LFI). Puis l’attaquer sur la seule question de l’antisémitisme, pendant que dans le même temps la presse égrène la longue liste des candidats du Rassemblement national qui ont tenu des propos ouvertement racistes ou antisémites. En cause, à gauche de la gauche, un durcissement des prises de position après les attentats terroristes du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 : LFI qui rechigne à qualifier le mouvement islamiste de terroriste, Jean-Luc Mélenchon qui accuse la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, de « camper » en Israël, puis considère que l’antisémitisme n’est que « résiduel » en France à un moment où des actes et menaces contre des personnes juives se multiplient.
Autant de matière pour la droite, qui a construit depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale le portrait d’une gauche antisémite, fortement relayé notamment par les médias de Vincent Bolloré (lire l’épisode 11, « L’empire Bolloré : les ondes incarnées du RN »), jusqu’à convaincre nombre d’électeurs juifs de voter pour Jordan Bardella (lire l’épisode 19, « À Sarcelles, “la petite Jérusalem » en passe de grand-remplacer Zemmour par le RN »).