Parce qu’on ressent aussi le besoin de souffler un moment au milieu de l’actualité étouffante de cet entre-deux-tours, « Les Jours » vous proposent chaque jour une chanson à danser en ne pensant à rien d’autre. Éteignez la télé et la radio, jetez votre téléphone dans un coin et poussez le canapé. C’est l’heure de la discolution.
« Coucou », de Meryl (2020)
On avait envie de danser en français aujourd’hui pour compléter cette série de « discolutions » en forme d’échappatoires, histoire de pouvoir reprendre le refrain en chœur. Alors ce sera Meryl et son ver d’oreille Coucou, qu’on dansera encore dans vingt ans, c’est sûr. La jeune Martiniquaise vient de publier un impeccable premier album, mais c’est ce morceau-là qui a déjà remué les campings en 2020, représentant du versant cool et love de sa musique quand d’autres titres pratiquent un rap plus sombre et tranchant. Coucou dit dès le début qu’il débarque avec un grand sourire de blague sortie la veille entre potes et transformée en chanson parce que c’est comme ça que ça marche. Le rythme est celui du dancehall en accéléré, joué par des percussions qui veulent rester organiques
Dans cette façon de capter d’office l’attention, Coucou est une horlogerie montée par des gens dont c’est le métier : Junior Alaprod à la musique, Meryl aux textes, elle qui écrivait à l’époque des bouts de tubes accrocheurs pour d’autres et se sert enfin elle-même. On commence donc par le refrain, ce « coucou, là là » qu’on retient à la première écoute, puis un très enfantin « elle a tout, elle a tout, ça t’fait des chatouilles partout guili-guili » qui ne doit pas faire oublier que Coucou est un hymne au corps d’une femme. Entre tout ça, Meryl lance ses couplets comme à bout de souffle et accélère encore le battement du cœur des auditeurices alors que le morceau reste imperturbable dans sa rythmique saccadée. De l’amour et de la sueur, voilà le programme du jour.