Il y a la tête d’affiche : un jeune homme de 28 ans qui porte un costard et répète en boucle des éléments de langage aseptisés quand il ne mange pas des pommes sur TikTok. Malgré des heures de débats et d’interviews, Jordan Bardella a réussi pendant cette campagne à ne pas déraper ni s’écarter un seul instant de la ligne de dédiabolisation fixée depuis quinze ans par Marine Le Pen. Pas de remarque ouvertement raciste, pas de clin d’œil antisémite. Il n’y a tellement rien à en tirer que certains en sont réduits à relever son « Jean Moulin est de retour ! », envoyé au socialiste Olivier Faure sur France 2 la semaine dernière, pour en conclure que le président du Rassemblement national (RN) aurait d’un coup « déchiré toute l’image de respectabilité que ce parti prétend offrir aux Français ». Désolé, mais quand on a grandi au temps où Jean-Marie Le Pen lâchait des monstruosités dès qu’il avait le micro ouvert
Malheureusement pour lui (et heureusement pour la vérité), il y a les sous-fifres qui sont là pour rappeler la nature profonde du RN.