La dernière fois qu’un président de la République – en l’occurrence, Jacques Chirac – a utilisé l’article 12 de la Constitution pour dissoudre l’Assemblée nationale, c’était le lundi 21 avril 1997. Emmanuel Macron avait alors 19 ans. On ne sait pas si, il y a 27 ans de cela, le chef de l’État actuel était devant sa télévision pour suivre la déclaration de son lointain prédécesseur. Au vu de ce que l’on sait sur sa jeunesse, le doute s’impose. Selon ses biographes, le jeune Macron était peu porté sur la politique. Monté à la capitale, le jeune Amiénois se rêvait une carrière d’universitaire, voire d’écrivain, et était en classe de khâgne au lycée Henri-IV pour tenter de rentrer à Normale Sup. Ce n’est qu’après deux échecs au concours de cette prestigieuse école qu’il s’est inscrit à Sciences-Po et s’est engagé dans la chose publique (d’abord en militant pour le Mouvement des citoyens de Jean-Pierre Chevènement).
Mais on ne peut pas ne pas envisager que le Président n’ait pas pensé à Jacques Chirac lors de sa propre intervention de ce dimanche soir (lire l’épisode 1, « Macron, maboul de cristal »). Et surtout à ce qui s’en est suivi pour l’intéressé : une défaite électorale cinglante et cinq ans de cohabitation. Car, si la dissolution est une arme discrétionnaire entre les mains du chef de l’État, elle peut aussi se retourner contre lui.