Et le gagnant est B… Non pas Bertrand (Xavier), Bernard (Cazeneuve), Borloo (Jean-Louis) ni Beaudet (Thierry), mais bien Barnier, Michel. Mais c’est de toute façon un plan B pour Emmanuel Macron : celui que sa propre défaite aux législatives et plus encore celle du Rassemblement national (RN) ont contraint à mettre en branle au soir du second tour qui a vu le Nouveau Front populaire (NFP) arriver en tête. Le président de la République aura-t-il choisi Michel Barnier à chifoumi, à plouf plouf ou alors s’est-il arrêté à la lettre B de son répertoire pour ne surtout pas arriver au C de Lucie Castets, la candidate du NFP ? Ou a-t-il, plus assurément, arrêté son choix sur celui qui déplaira le moins au RN ? Allez, qu’importe, du moment que ça met fin à soixante jours sans Premier ministre. Au terme desquels, on en est venus à se demander si ça sert vraiment à quoi que ce soit, un chef de gouvernement : même battu, même refait, même humilié par les urnes et unanimement détesté, Emmanuel Macron décide de tout. Et ce n’est pas avec Michel Barnier que ça va changer.
Parce que posons les choses noir sur blanc pour bien faire ressortir leur énormité : Emmanuel Macron dissout l’Assemblée au soir des européennes, portant le RN à une marche du pouvoir (lire l’épisode 1, « Macron, maboul de cristal »). Au soir du second tour des législatives le NFP arrive en tête, sans majorité mais en tête (lire l’épisode 37, « Le Nouveau Front très populaire, Le Pen plancher »).