Depuis avril, la multinationale franco-italienne STMicroelectronics irrigue la colère des Isérois. Et pour cause : depuis sa construction en 1992, une de ses usines, installée à Crolles dans la vallée du Grésivaudan, à 20 kilomètres de Grenoble, ne cesse d’augmenter sa consommation d’eau. C’est qu’il en faut des piscines entières pour laver les puces électroniques au cours de leur fabrication. Grâce à une source bien connue des lecteurs des Jours, notre enquête apporte de l’eau au moulin des opposants au projet d’extension de l’usine et démontre en outre que celle-ci pollue massivement l’or bleu avant de le rejeter dans le milieu.
Mais commençons par la source du problème (promis, c’était le dernier jeu de mots aquatique). Alimentée par d’énormes tuyaux de la régie des eaux de la métropole de Grenoble, cette usine située en amont de la ville a avalé en 2021 pas moins de 4,23 millions de mètres cubes d’eau, soit autant que 100 000 habitants en un an