La Cour de cassation a définitivement confirmé ce mardi que l’affaire de Tarnac ne relevait plus du terrorisme. Ce dossier judiciaire s’éternise depuis plus de huit ans : des crochets posés sur des voies SNCF, imputés à un « groupe de Tarnac » cherchant à déstabiliser l’État. Dans cette affaire, dix personnes, dont Julien Coupat, ont d’abord été mises en examen pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » après une vague d’arrestations à grand spectacle, en novembre 2008, dans le village corrézien de 300 habitants. Âgés de 22 à 34 ans, les interpellés partageaient un mode de vie communautaire fondée sur une philosophie politique plutôt érudite, issue de divers courants révolutionnaires. Cinq d’entre eux ont goûté à la détention provisoire, avant d’être libérés sous contrôle judiciaire comme leurs camarades. Sans jamais reconnaître leur participation aux sabotages, ils ont contesté les éléments à charge point par point, tout en attaquant en parallèle les fondements politiques de l’antiterrorisme à travers des interviews et des tribunes.
Pour ceux qui gardent un souvenir de l’affaire, Tarnac est devenu le symbole d’une justice d’exception aisément manœuvrée par des impératifs de communication politique. L’antiterrorisme, qui traversait une période creuse, a imposé ses procédures spéciales à une « mouvance » désignée comme dangereuse et prioritaire par l’exécutif.