Au bout de la sixième prolongation, ça devient un peu compliqué de trouver un titre et un premier paragraphe. Mettez-vous à ma place : un an, sept mois et vingt-trois jours que l’état d’urgence est en vigueur et ce jeudi, le Parlement a voté une nouvelle prolongation jusqu’au 1er novembre. Aux Jours, je ne récolte plus que des regards de commisération. Ça chuchote dans les (vastes et luxueux) couloirs. « La pauvre, on a tous avancé dans la vie et elle est restée coincée. » À intervalles réguliers, je dois me fader des heures d’Éric Ciotti en streaming, de « motions préalables de rejet » et d’amendements « repoussés sur avis défavorable de la commission et du gouvernement ». Jusqu’à la lie.
Oui, mais cette fois les gars, c’est la dernière. Gérard Collomb l’a juré, ânonné sur tous les tons, claironné sur tous les toits et je crois toujours Gérard Collomb, car il est ministre de l’Intérieur et le ministre de l’Intérieur ne ment jamais. Il est temps d’amorcer une « sortie maîtrisée » de l’état d’urgence. Ciao, encore trois mois et demi et c’est terminé. Certes, il devait être levé l’an dernier, après l’Euro, mais il y a eu l’attentat de Nice. Bien sûr, il devait prendre fin le 15 juillet de cette année, une fois passée la période électorale, mais l’attentat de Manchester a bouleversé ce plan. Il devait rester exceptionnel et a pulvérisé le