Le 3 octobre 1980, une bombe cachée dans la sacoche d’une moto explose devant la synagogue de la rue Copernic (Paris XVIe), faisant quatre morts et une quarantaine de blessés. Pour aboutir plus vite et frapper plus fort
, le ministre de la Justice de l’époque, Alain Peyrefitte, confie l’enquête à la Cour de sûreté de l’État, alors chargée des affaires de terrorisme. Lorsqu’elle est supprimée l’année suivante, la plupart des 135 affaires dites politiques ou terroristes sont “réglées”
, explique l’universitaire Vanessa Codaccioni. Plusieurs dizaines d’inculpés pour terrorisme bénéficient d’un non-lieu (principalement des indépendantistes corses et bretons), certaines affaires sont transférées aux tribunaux militaires (en cas d’espionnage par exemple) ou renvoyées à la justice de droit commun.
Le dossier de la rue Copernic, considéré comme très grave
, échoit au parquet de Paris. Trente-six ans plus tard, un juge d’instruction antiterroriste essaie toujours de faire la lumière sur cet attentat. La plus vieille affaire encore en cours à la galerie Saint-Éloi (lire l’épisode 1, « La galerie des neuf juges ») n’a pas fini de rebondir.
Il a fallu près de vingt ans pour que la justice française identifie un suspect. C’est en 1999 que le nom d’Hassan Diab est évoqué pour la première fois, dans une note de la DST (la Direction de surveillance du territoire, ancêtre de la DGSI).