De Bruxelles
Hasard de calendrier, cette année, c’est le 5 mars qu’a choisi Margarita de la Pisa, eurodéputée espagnole du parti d’extrême droite Vox, pour organiser sa conférence sur « le droit à la vie des enfants à naître et contre l’industrie de la mort qu’est l’avortement ». Soit au lendemain du vote pour l’inscription de la liberté d’avorter dans la Constitution française. L’événement et les scènes de liesse au Trocadéro n’ont évidemment pas échappé aux invités de l’élue madrilène : politiques, lobbyistes, universitaires, tous vigoureusement opposés à l’IVG. « Ce qu’il s’est passé en France » les « attriste », les « alarme », mais n’entame en rien « leur détermination » à « défendre la vie ». Ça, non. D’ailleurs, ce 5 mars, la petite salle du Parlement européen qui a été mise à leur disposition – avec tasses à café aux couleurs de l’institution, grand drapeau et petits gâteaux – est pleine à craquer. Une quarantaine de personnes occupent les deux grandes rangées de sièges au centre de la pièce. Une dizaine se sont installées sur des chaises d’appoint. Une dizaine d’autres, enfin, se tiennent debout à l’entrée. Et pour les quelques fidèles qui n’ont pu se rendre à Bruxelles, des assistants zélés – badges autour du cou au cordon siglé « España siempre » – assurent la retransmission de la conférence en ligne.
Margarita de la Pisa, installée devant une bannière du groupe ECR, préside.