Extinction Rebellion et ses militants de

«Rejoignez-nous », propose le site internet d’Extinction Rebellion France. Alors, pour Les Jours, je rejoins. Franchir la porte d’« XR », le mouvement de désobéissance civile écolo né il y a un an au Royaume-Uni et raconté dans cette obsession, consiste à s’inscrire sur la « Base », un forum de discussion créé sur le logiciel libre Discourse. Lors de la réunion d’accueil des nouveaux membres, à Montreuil (Seine-Saint-Denis), à laquelle je m’étais rendue (lire l’épisode 1, « Rebelles avec une cause »), « rouk1 », qui coanimait la séance, avait bien tenté de me rassurer. « La Base, ça paraît complexe, mais c’est juste un forum. C’est le truc le plus marrant du web depuis les années 1995. Et puis XR est un mouvement de gens jeunes, nativement à l’aise avec ce truc-là », me lâchait-il avant d’enfourcher sa bicyclette.

En tant que semi-fossile, j’avale donc une camomille pour me calmer avant de suivre les instructions numériques. Il faut d’abord accomplir une procédure simple consistant à lire plusieurs messages qui rappellent les principes et les valeurs du mouvement – notamment la radicalité, la non-violence, la décentralisation, l’autonomie et la « culture régénératrice », un ensemble de comportements bienveillants à l’égard de ses semblables et du vivant en général. Le nouveau venu virtuel est ensuite invité à s’inscrire sur le groupe géographique local qui lui correspond. À ce stade, le système m’informe que je suis devenue « membre » d’Extinction Rebellion et que je peux commencer à lire ce qu’il se dit sur le forum. Mais le plus intéressant reste à venir. Après avoir franchi quelques menues étapes – visiter la Base au moins trois jours, avoir reçu un cœur, consulter au moins dix sujets de discussion, lire au moins cinquante messages, passer au moins trente minutes sur le forum, choses plus simples qu’il n’y paraît –, et m’être présentée sur un fil dédié devant les désormais plus de 10 000 utilisateurs que compte XR – ce qui occasionne un léger vertige –, je deviens « activiste ». L’ensemble de ces opérations est réalisé sous un pseudonyme qui restera collé au militant. Pour Les Jours, ce sera « Maya1 ».

De l’autre côté du miroir, c’est une fourmilière. En cette mi-septembre, les messages affluent dans la boîte mail associée à mon compte de nouvelle utilisatrice. À moins de quinze jours de la Rébellion internationale d’octobre (RIO)