The Rembrandts, I’ll Be There For You, tiré de l’album L.P. (Atlantic, 1995)
En 1994, Ted Harbert, le patron d’ABC, l’un des géants de la télévision aux États-Unis, n’avait qu’une idée en tête : en finir avec les génériques à rallonge des séries télé, qui s’étalaient sur pas loin de deux minutes parfois, le temps d’une chanson entière et d’empiler le nom de tous les acteurs, toutes les actrices et toute l’équipe de réalisation avant qu’il ne se passe quoi que ce soit. C’était l’époque de Dallas, McGyver et L’Agence tous risques, des génériques qui semblaient alors d’une autre une époque à l’ère de l’explosion de l’offre télévisuelle. Le nombre de chaînes se démultipliait sur le câble, bientôt par satellite, et ces génériques donnaient « au public la possibilité de prendre la petite télécommande et de zapper, disait alors Ted Harbert. Nous devons vraiment trouver des moyens de les en empêcher ». Ce mouvement de raccourcissement des génériques était d’ailleurs déjà enclenché, avec l’introduction de Seinfeld comme modèle dès 1989, qui projetait le public dans l’histoire dès les premières images sans pour autant abandonner un gimmick sonore très fort – en l’occurence, une basse slappée qu’il fallait oser.
La tendance était lancée, mais un gros caillou que personne n’a vu arriver est venu se mettre sur son chemin en septembre 1994 sur le réseau concurrent, NBC.