Adele, 30 (Melted Stone/Columbia, 2021)
Adele est une chanteuse rassurante et c’est ce qui fait son gigantesque succès international et transgénérationnel qui n’a fait que s’amplifier depuis ses débuts en 2008. La gamine de South London est la copine de tout un chacun, celle qui parle comme un charretier, aime boire des coups entre potes et les choses simples, traîner chez elle en jogging et mater des séries – c’était déjà le créneau d’Amy Winehouse, en bien plus droguée. Mieux, Adele apparaît de loin en loin avec un album comme un journal intime, qui raconte ses états d’âme du moment et surtout ses amours foireuses qui ressemblent à celles de tout le monde, puis elle reprend sa vie qu’elle veut la plus normale possible (qui consiste quand même à vivre à Beverly Hills et à se planquer des paparazzis). Jamais elle n’a joué le jeu des réseaux sociaux, de l’agitation permanente, des singles à répétition. Adele est une résurgence du vieux monde. Elle est lente et simple. Rassurante.
Elle aurait dû revenir cajoler le monde il y a deux ans déjà, alors qu’elle avait à peine fêté son trentième anniversaire, d’où le nom de son quatrième album, 30 – tous ses disques sont nommés d’après son âge au moment de leur écriture, c’est tellement simple que c’est devenu un outil marketing puissant supplémentaire pour sa musique.