Andrea Laszlo De Simone, Immensità (Ekler’o’shock/Hamburger Records, 2020)
Mercredi et jeudi derniers, Andrea Laszlo De Simone jouait enfin aux Transmusicales de Rennes. C’était un moment que j’attendais depuis deux ans maintenant, déjà prévu l’an dernier puis annulé avec toute l’édition 2020 (lire notre série Live and let die). Cette attente à rallonge était tout sauf sereine, car le chanteur italien n’a jamais été à l’aise avec l’idée du concert, de la tournée, avec le fait même de laisser sa pop italienne réconfortante sortir de chez lui. Andrea Laszlo De Simone aurait pu ne jamais revenir. La crainte s’est même matérialisée au milieu de l’été dernier, le 19 août, quand le Turinois aux yeux tendres a annoncé sur Facebook qu’il ne jouerait plus sur scène après cette tournée.
« J’avais peur qu’en sortant un disque ou en faisant des concerts la musique ne devienne encombrante dans ma vie de père […]. De plus, [je n’ai pas] le bon caractère pour jouer sur scène et vivre une vie “publique”. Ces dernières années, j’ai reçu intimement des confirmations et des démentis à cet égard. […] La musique ne peut pas se nourrir uniquement de la musique. […] J’ai deux enfants, j’ai sorti un autre disque, quelques autres chansons et je sais bien que j’ai tendance à être perçu comme un musicien, mais intimement, comme vous pouvez facilement l’imaginer, j’ai le sentiment d’être un père de famille avec ses responsabilités, son travail, ses intérêts et ses passions (qui coïncident parfois avec le travail). Ces raisons et d’autres font que les concerts qui ont été programmés (trois en Italie et deux en France) sont les “derniers”. Je ressens le besoin d’arrêter indéfiniment. » À le voir sur scène ce jeudi soir à Rennes, je ne crois pas un instant à cette disparition définitive.