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Gabriels, Bloodline (Atlas Artists/Parlophone, 2021)
Ils l’ont donc fait. Le trio de Los Angeles Gabriels vient de publier Bloodline, un deuxième quatre-titres qui égale en qualité son déjà flabistouflant Love and Hate in a Different Time sorti il y a un an, qui avait projeté très haut ce groupe sorti de nulle part et qui a décidé de prendre son temps. Soit, en tout et pour tout, une douzaine de chansons depuis la rencontre, en 2016, du chanteur gospel Jacob Lusk et des producteurs Ryan Hope et Ari Balouzian. Qu’on ne me dise pas qu’à l’ère du streaming il faut forcément que tout aille très vite sous peine de tomber dans la trappe de l’oubli, une bonne chanson reste une bonne chanson et elle est même plus assurée de tomber entre de bonnes oreilles aujourd’hui qu’hier.
Même Elton John a dit de Love and Hate in a Different Time que c’était « probablement l’un des disques les plus essentiels [qu’il a] entendus ces dix dernières années ». Mais comme on ne sait pas trop ce qu’écoute tonton Elton quand il n’est pas en train de faire le guignolo avec Ed Sheeran ou de recadrer les homophobes dans la presse, on s’abstiendra bien d’en tirer une conclusion autre que celle-ci : la musique de Gabriels a déjà atteint une notoriété délirante alors que le groupe n’a qu’à peine publié et tourné. Il jouait ainsi son premier concert français à Paris en novembre au Café de la danse, blindé et acquis, totalement dominé par la stature, la voix et la personnalité de Jacob Lusk en