Neuf. Il y a eu neuf féminicides conjugaux présumés en ce mois de juin. Trois femmes ont été tuées par balle, trois ont été poignardées et deux autres étranglées. La dernière a été battue à mort. Les plus jeunes avaient 29 ans ; la plus âgée, 60. Cinq d’entre elles au moins avaient des enfants. Au moins quinze enfants sont devenus orphelins de mère, dont quatorze mineurs (lire l’épisode 11, « Les orphelins, victimes invisibles des féminicides »). Trois victimes étaient mariées avec leur meurtrier présumé, quatre l’avaient quitté. Le corps de l’une de ces femmes n’a toujours pas été retrouvé. Deux des auteurs présumés étaient connus pour violences conjugales, l’un en France, l’autre en Italie (lire l’épisode 7, « Féminicides : un quart des victimes avaient porté plainte »). Quatre se sont suicidés à la suite de leur acte. Trois ont avoué le meurtre après avoir été interpellés. En six mois, au moins cinquante-deux femmes ont été tuées par leur mari, compagnon ou ex (lire l’épisode 1, « Une femme tous les trois jours »).
Aline Tricoire, 39 ans, a été tuée de plusieurs coups de couteau. Peu après l’agression, son ex-conjoint, Fabien B., a appelé le père d’Aline Tricoire « en lui disant qu’il pensait avoir tué son ex-compagne », a expliqué la procureure de la République de La Roche-sur-Yon, dans un communiqué cité par Ouest-France, précisant que « l’enfant du couple était présent et endormi au domicile de sa mère. Il a été pris en charge au centre hospitalier départemental ». Cet homme de 40 ans a été interpellé dans la foulée et a reconnu avoir porté « deux coups de couteau ». Le couple, marié en 2012, s’était séparé en 2021, la procédure de divorce était en cours. En 2022, Fabien B. avait été condamné à une amende pour « des faits d’appels téléphoniques malveillants par conjoint et atteinte à l’intimité de la vie privée par enregistrement ou diffusion de l’image d’une personne », d’après le parquet. Il a été mis en examen pour « meurtre sur conjoint » et placé en détention provisoire.

Une femme de 48 ans a été tuée par balle. L’auteur des faits serait son mari, qui a ensuite retourné l’arme contre lui. D’après Le Progrès, l’homme de 59 ans a laissé une lettre où il explique son crime.
Sonia Mayoub, 29 ans, a été étranglée. Ses trois enfants de 7 mois, 2 ans et 7 ans ont été retrouvés dans l’appartement où leur mère est morte. Une quatrième fillette de 8 ans vivait à son domicile, qui n’était pas la sienne.