Douze. Il y a eu douze féminicides conjugaux présumés en ce mois de mars. Huit femmes ont été tuées à coups de couteau, deux par balles. Les deux plus jeunes victimes avaient 28 ans ; la plus âgée, 54. Cinq avaient des enfants, l’une d’entre elles était enceinte lorsque son mari l’a défenestrée. Sept de ces femmes étaient mariées avec leur meurtrier présumé. Une de ces dernières était en instance de divorce. Sur les douze victimes, trois avaient déjà porté plainte contre leur conjoint, compagnon ou ex. L’une avait même porté plainte deux fois dans les jours précédent sa mort contre son ex, condamné à vingt ans de prison en 2006 pour tentative d’assassinat sur sa compagne de l’époque. Un des douze agresseurs présumés avait porté plainte contre sa victime deux mois avant son acte. Une d’entre eux est une femme. Trois se sont donné la mort dans la foulée de leur geste. Trois autres ont reconnu les faits, dont l’un trois mois après avoir dissimulé le corps. Tous ont été interpellés. En trois mois, au moins 33 femmes ont été tuées par leur mari, compagnon ou ex.
Une femme de 53 ans a été tuée de onze coups de couteau. Son mari est soupçonné de l’avoir poignardée avant de se défenestrer. Cet homme de 45 ans en situation de handicap est mort à la suite de cette chute du huitième étage. D’après Le Parisien, ce dernier aurait déposé plainte en janvier dernier contre son épouse pour violences sans incapacité par conjoint. Le parquet de Melun, cité par le quotidien, précise que les investigations sont en cours dans le cadre d’une « procédure diligentée du chef d’homicide volontaire par conjoint ».

Catherine Martin, 54 ans, a été tuée de plusieurs coups de couteau et égorgée. L’auteur du crime, René Corjial, son ancien compagnon de 62 ans, s’est ensuite pendu dans le garage de sa victime. L’homme était connu des services de police. Il avait été condamné en 2006 à vingt ans de réclusion criminelle pour tentative d’assassinat sur sa compagne de l’époque. Trois ans plus tôt, il l’avait grièvement blessée d’un coup de couteau dans le dos avant de lui tirer dessus au fusil de chasse. Sorti en 2017, il avait fait l’objet d’une mesure de réduction conditionnelle. Mi-janvier dernier, Catherine Martin l’avait quitté. Cette aide à domicile a ensuite porté plainte contre lui à deux reprises, auprès des gendarmes de la commune voisine, le 5 février puis le 23 février, d’abord pour violences puis pour diffusion d’images intimes. Elle leur a précisé son lourd passé judiciaire.