Trois femmes sont mortes en avril, en France, tuées par leur compagnon. L’une avait porté plainte contre celui-ci en fin d’année dernière. D’après le travail de documentation des Jours, six des trente-sept femmes victimes de féminicides depuis le 1er janvier 2023 avaient alerté les services de police ou de gendarmerie (lire l’épisode 7, « Féminicides : un quart des victimes avaient porté plainte »). Sans obtenir de protection.
Yamina, 47 ans, a été tuée de plusieurs coups de couteau. Son corps, ainsi que celui d’Ahcène Tayeb, son compagnon, âgé de 36 ans, ont été retrouvés dans leur appartement incendié. L’autopsie a révélé que cette femme n’avait pas succombé aux flammes. « L’absence dans ses poumons de traces de l’incendie permet d’affirmer qu’elle était décédée lorsque celui-ci s’est déclenché », a affirmé le parquet de Rouen dans un communiqué. Son corps « présentait des plaies au visage ainsi que des plaies de défense aux mains et aux bras ».
Selon le parquet, la piste du meurtre suivi d’un suicide est privilégiée, bien que l’intervention d’un tiers ne puisse être exclue. Ahcène Tayeb, connu pour des troubles psychiatriques, avait déjà été condamné à plusieurs reprises pour des violences. Yamina avait porté plainte contre lui pour violences conjugales en fin d’année dernière. Il avait été placé en garde à vue en octobre 2022.