Au procès du FN, mascus et chemises

Ils se tiennent debout face au tribunal, leurs grosses mains derrière le dos. Dans l’ordre : Olivier Duguet, Axel Loustau, Frédéric Chatillon, Nicolas Crochet, Wallerand de Saint-Just et Jean-François Jalkh. Ce mercredi, l’horizon étroit de la salle d’audience de la 11^e chambre du tribunal correctionnel de Paris est bouché par les vestes de costard et les arrières de crâne parfois dégarnis – celui de Frédéric Chatillon est chevelu et soigneusement gominé. Tous les prévenus se sont déplacés au premier jour de leur procès, à l’exception de Sighild Blanc, qui a préféré se faire représenter par son avocat. Que des hommes, défendus par des hommes. Face à eux, trois femmes, magistrates, font l’appel et répètent à chacun les délits reprochés (lire l’épisode 1, « La justice emmerde le Front national »).

En ce premier jour, le procès du financement du Front national et de ses alliés est en rodage. Les « hommes de l’ombre », au tempérament bagarreur, apprennent à rester calmes face aux photographes et aux équipes de télé qui leur sautent dessus dès qu’ils passent la porte. Ils prennent la lumière en silence, seul Wallerand de Saint-Just s’autorisant pour l’instant quelques commentaires au micro. Un planning d’audience chargé se met en place, trois jours par semaine pendant un mois. Les interrogatoires des prévenus seront entrecoupés d’auditions de témoins