À l’heure du bilan, ce n’est pas folichon. En mars, au départ de cette série, les frontistes se rêvaient au plus haut dans l’Extrême Sud, mais ils la concluent dans une ambiance de fin de bal, contraints de vider les verres de rosé tièdes en se satisfaisant des miettes : Gilbert Collard a sauvé son mandat, Robert Ménard envoie son épouse au Parlement et monsieur Marine Le Pen, Louis Aliot, est élu par surprise à Perpignan. Mais le butin reste maigre, surtout qu’après le forfait de Marion Maréchal-Le Pen, le FN perd sa circonscription de Vaucluse et ne compte aucun élu sur « ses » terres de Provence.
Le FN rétorquera que le verre de rosé est aussi à moitié plein. Car après l’échec à la présidentielle, malgré un record de plus de 10 millions de voix (lire l’épisode 11, « Les frontistes ont les boules »), et un premier tour des législatives décevant (lire l’épisode 17, « Un soufflet sur la flamme »), huit frontistes se retrouvent à l’Assemblée. Certes, moins que les dizaines d’élus un temps espérés, mais plus que ce qu’on envisageait la semaine dernière, où certains militants craignaient de n’y voir que Marine Le Pen, la cheffe revigorée par sa confortable élection à Hénin-Beaumont dimanche (avec 58,6 % des voix). En passant de deux à huit, le Front national quadruple son nombre d’élus. Soit 300 % d’augmentation. Qui dit mieux ? Cela représente son meilleur score avec un scrutin majoritaire.