«La France est une nation rebelle/ Que nul ne peut apprivoiser/ À part moi, bel Emmanuel/ Qui compte rempiler à l’Élysée. » Et à la place du violoncelle de vioque, une basse bien lourde, bien distordue, bien crade qui vous fait pogoter la 8.6 jusqu’au fond des tripes. Et c’est ainsi que, le 24 avril prochain, Emmanuel Macron en prendra pour cinq ans de plus au Château grâce à un opéra punk. Oui, oui, parfaitement. Même que c’était écrit dans le journal, en l’espèce La Dépêche du Midi, le 25 janvier. Dans cet article sur l’« imminente » déclaration de candidature d’Emmanuel Macron, c’est rien moins qu’« un pilier de la majorité » qui « confie » au canard toulousain la stratégie de campagne du Président-candidat et bientôt candidat-Président : « Emmanuel Macron pense que s’il fait du Mitterrand 88, les Français ne l’entendront pas, il va donc se mettre en danger et faire un opéra punk. » Un opéra. Punk. On passerait ainsi comme qui rigole de Mitterrand 88 à Ludwig von 88… Même si les premiers visuels de campagne apparus comme par magie ce vendredi matin sur les réseaux sociaux macronistes tiennent beaucoup plus de l’affiche de Génération Mitterrand en 1988 que de Sid Vicious. Pourtant l’idée keupon ne semble pas jetée en l’air, mais bien réfléchie, à en croire ce même pilier de La République en marche (LREM) qui déroule dans La Dépêche : « Le punk pour la nécessité de disrupter qui rejoint son goût personnel. Le côté opéra, c’est pour garder la sacralité. » Nos sangs de limiers de l’investigation rigolatoire n’ont fait qu’un tour et ça n’a pas tardé. Voici, en exclusivité, le livret de Brôôô, sous titré « Emmanuel Macron 2022, un opéra punk ».
🎼 Anarchy en Macronie ⛓️
Info « Les Jours ». Les Garriberts ont chouravé le livret de l’opéra punk qui va disrupter la campagne à grands coups de chaîne de vélo.
Texte
Raphaël Garrigos et Isabelle Roberts
Photo
Philippe Bruchot/Le Bien public/MaxPPP
Édité par
François Meurisse