Et Gérard Collomb sortit de son chapeau le « Sénat lyonnais ». Jeudi 16 novembre, le maire de Lyon, manifestement épris de nostalgie pour ce palais du Luxembourg qu’il aimait tant déserter, a lancé l’idée d’un « Sénat territorial » pour la soixantaine de maires de la métropole, capable « d’interpeller le conseil des élus métropolitains ». Une nouvelle instance pour le royaume de la métropole (bien plus étendu que la baronnie lyonnaise), une de plus, qui aurait « un pouvoir accru » à la conférence des maires. Voilà pour l’effet d’annonce.
Sans s’embarrasser de possibles barrières légales, Collomb répondait dare-dare au communiqué d’un collectif d’une dizaine d’élus de la métropole, envoyé précisément quarante-huit minutes plus tôt, dans une action de communication concertée avec le maire de Lyon. Un collectif nommé « Demain la métropole », notamment composé de huit maires du groupe Synergies-Avenir, rendant sa « légitimité » et sa « crédibilité » à Gérard Collomb. « Oui, il a été mis au courant. Oui, il a réagi vite. Mais non, le contenu du communiqué ne nous a pas été dicté », assure aux Jours Renaud George, porte-parole du collectif, maire de Saint-Germain-au-Mont-d’Or et vice-président de la métropole de Lyon.

« Nous voulions faire entendre une voix différente dans le concert de ceux qui disent que le retour de Gérard Collomb, ce n’est pas bien », poursuit Renaud George. L’édile fait notamment référence aux autres maires du groupe Synergies-Avenir, qui ont fait élire Gérard Collomb à la métropole depuis 2001, mais se sont montrés hostiles à son retour. En effet, alors que les élections métropolitaines de 2020 se dérouleront pour la première fois au suffrage universel direct et par circonscriptions – et non plus par communes –, de nombreuses petites villes ne pourront plus être représentées. Ce qui a provoqué le courroux de plusieurs maires, critiquant, lors d’une conférence de presse organisée le 19 novembre dernier, « un système Collomb » où les communes deviennent des « coquilles vides ».