«On a gagné ! On a gagné ! » Le poing levé, elle traverse le couloir menant à son bureau de maire, s’adressant tout sourire à ses collaboratrices. Auprès de nous, elle s’excuse de son retard. « J’étais au tribunal pour défendre un mineur non-accompagné guinéen de 15 ans. Le juge des enfants a sommé la métropole de le mettre à l’abri », explique-t-elle, fière. Dans son bureau de la place Sathonay, le décor soigné tranche avec des piles de dossiers qui s’entassent sur le canapé ou à même le sol. La période semble particulièrement chargée.
Depuis quelques semaines, un engouement s’est créé autour de la maire de gauche du Ier arrondissement de Lyon. Une hype Nathalie Perrin-Gilbert, dite « NPG », qui a dépassé le million de vues sur son compte Facebook avec sa prise de parole inspirée, le 5 novembre en conseil municipal, contre le retour de Gérard Collomb dans le fauteuil de maire. Comme nous le racontions ici (lire l’épisode 2, « Gérard IV, retour sur le trône »), Nathalie Perrin-Gilbert y égrenait les « 15 000 raisons de ne pas revenir », comme autant de jours écoulés depuis la première élection du baron au conseil municipal en 1977. Et comparait Gérard Collomb à l’empereur Palpatine, le seigneur noir de Star Wars, quelques jours après l’avoir croqué en Bouteflika de la politique lyonnaise. À défaut d’une opposition de droite, Nathalie Perrin-Gilbert incarne, à gauche, « l’opposante » au baron.