Les Lyonnais ne veulent plus vivre dans le brouillard. Dans la deuxième agglomération de France, les combats écologiques mobilisent de plus en plus. Les deux premières marches pour le climat ont réuni près de 15 000 personnes dans les rues de Lyon, la plus grosse mobilisation après Paris. Le 8 décembre, pour la troisième édition, ils étaient 7 000, selon la préfecture, en pleine crise des gilets jaunes et en plein week-end de la Fête des lumières (lire l’épisode 6, « Gérard Collomb en sous-marin-jaune »). L’idée de lancer une marche au niveau national est même venue d’un jeune journaliste lyonnais, Maxime Lelong. Son événement, lancé le 8 septembre sur Facebook, a été repris localement par des associations citoyennes et écologiques tels Alternatiba, des mouvements politiques – EELV, La France insoumise, Génération·s de Benoît Hamon… –, ou le Youtubeur lyonnais Vincent Verzat, dont les vidéos sur la chaîne « Partagez, c’est sympa » affichent des dizaines de milliers de vues. « 15 000 personnes rassemblées à Lyon pour l’écologie, c’est du jamais-vu », relève Thomas Dossus, secrétaire départemental d’Europe-Écologie - Les Verts (EELV) et animateur de la marche pour le climat.
Selon plusieurs études et plusieurs organismes, Lyon reste l’une des villes les plus polluées de France. Selon L’Atlas de la France toxique de l’association Robin des bois, paru en 2016, Lyon se classe deuxième ville la plus polluée aux particules fines derrière Marseille, ainsi que deuxième pour l’entreposage des déchets radioactifs derrière Paris et arrive même première en matière de sites sensibles ou contaminés. De son histoire industrielle, notamment celle de la vallée de la chimie, Lyon a gardé des traces de plomb, de chrome et d’hydrocarbures sur ses sites en friche. En juin, le site d’investigation Mediacités avait recensé 140 terrains souillés dans l’agglomération lyonnaise. Une autre étude, cette fois de l’Institut de veille sanitaire (InVS), publiée en 2015, montre que Lyon arrive troisième en France, parmi 17 agglomérations, sur la pollution aux particules fines, derrière Lille et Marseille.

Gérard Collomb entend désormais « se saisir » de cette urgence climatique. Depuis son retour sur le trône municipal, le baron a verdi son discours. À qui veut l’entendre, il parle enjeux climatiques et environnement. Ce qui fait sourire journalistes et observateurs habitués à le suivre, qui ne le savaient pas si fin connaisseur d’écologie.