Un tiers de siècle après le rapt et la mort de Grégory Villemin, 4 ans, jeté pieds et poings liés dans la Vologne, un témoin capital refait son apparition : Murielle Bolle, 15 ans alors, 48 ans aujourd’hui. La belle-sœur de feu Bernard Laroche a de nouveau été interpellée mercredi 28 juin à l’aube. Elle a été transférée à Dijon et présentée ce jeudi à la juge qui l’a mise en examen pour enlèvement. C’est elle, Murielle Bolle, qui, il y a 32 ans, avait fourni un témoignage décisif sur son implication dans l’enlèvement, avant de se rétracter pour toujours. Les juges et les gendarmes de Dijon qui ont déjà épinglé Marcel et Jacqueline Jacob, 72 ans, pour « enlèvement et séquestration suivi de mort », la soupçonnent de receler des renseignements essentiels sur ces crimes et ne la considèrent plus comme une actrice passive du drame. Sa garde à vue interrompue en 1984 a donc repris.
Ce vendredi 2 novembre 1984, la jeune Murielle Bolle, tignasse rousse, yeux verts et joues tachées de son, est interrogée par les gendarmes de Bruyères (Vosges) sur son emploi du temps le jour du meurtre de Grégory, le 16 octobre 1984. Car il y a un petit truc qui cloche. Entendue la veille chez ses parents dans la cité ouvrière de Laveline-devant-Bruyères où ils habitent, la collégienne a raconté passer ses nuits chez sa sœur Marie-Ange et son beau-frère Bernard Laroche, à Aumontzey, pour les aider à surveiller Sébastien, leur fils de 4 ans, un peu handicapé.