De la région de Soumy (Ukraine)
Le calme tient parfois à peu de choses. Cet après-midi de mars, à moins de 10 kilomètres de la frontière russe, une pluie fine persistante et une épaisse couverture nuageuse viennent offrir un peu de répit à un groupe de soldats ukrainiens installé sous une maigre canopée forestière. Quelques tranchées fatiguées naviguent entre les arbres et deux abris enterrés, sombres et étriqués, percés d’une petite cheminée d’où s’échappe doucement de la fumée. À quelques pas de là, les soldats de la 117e brigade de la défense territoriale, qui gardent le dernier barrage routier avant la frontière russe, lèvent à peine la tête lorsqu’arrive depuis la zone frontalière un minibus blanc de l’ONG ukrainienne East SOS, spécialisée dans l’évacuation de civils des zones de combat.
Relativement calme pendant la plus grande partie de l’année dernière, la région de Soumy, au nord-est de l’Ukraine, est depuis près de deux semaines battue par un incessant roulement de feu. Vraisemblable réponse aux incursions d’unités de volontaires russes pro-ukrainiens dans les régions russes voisines de Koursk et Belgorod, les bombardements