Obtenir de nouvelles garanties de soutien et évoquer une fin de guerre à l’horizon plus incertain que jamais : d’abord en Croatie le 9 octobre, puis à Londres, Paris, Rome et Berlin les deux jours suivants, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a entamé une tournée européenne express pour remettre l’Ukraine dans l’agenda. Son ministre de la Défense Roustem Oumerov était déjà arrivé en France le 9 octobre pour faire avec Emmanuel Macron et le ministre des Armées Sébastien Lecornu une annonce inédite : la France a entamé la formation de 2 300 soldats ukrainiens de la nouvelle 155e brigade mécanisée, joliment renommée pour l’occasion « brigade Anne de Kyiv » en référence à la princesse slave venue au XIe siècle épouser le roi des Francs Henri I. Depuis Dubrovnik, en Croatie, c’est la fin des hostilités qu’évoquait au même moment Volodymyr Zelensky : « En octobre, novembre et décembre, nous avons une véritable chance de faire évoluer la situation vers la paix et la stabilité à long terme, la situation sur le champ de bataille donne l’opportunité de faire des choix décisifs pour mettre fin à la guerre en 2025. » Un calendrier très optimiste qui, reconnaît le président ukrainien, passe par une question « naturelle » : « Comment forcer la Russie à prendre part à ce processus ? »
Discuter avec Moscou : l’idée a longtemps été vue en Ukraine comme impensable, depuis des pourparlers infructueux à Istanbul dans les premières semaines de l’invasion et le traumatisme du massacre de Boutcha, perpétré par des troupes russes (lire l’épisode 11, « “Je ne peux plus dormir, je n’ai que du sang dans les yeux” »).