Quand elle parle de son accouchement, Vanessa dépeint « un cauchemar ». La trentenaire l’assure, jamais son consentement n’a été pris en compte. À commencer par des touchers vaginaux répétés : « J’ai conscience qu’il fallait le faire, mais à aucun moment on ne me demandait mon avis. Ça me provoquait des douleurs brusques, décrit la trentenaire. J’avais l’impression d’être un bout de viande dont on contrôle la cuisson. » On lui pose finalement une péridurale. « Ça n’avançait pas, on m’a dit que je poussais mal, qu’il fallait que je fasse des efforts. Et là, une sage-femme m’est montée dessus et m’a compressé le ventre, un peu comme quand on éclate un bouton. L’expression est horrible mais c’est ça. » Vanessa fait une hémorragie dans la foulée et subit alors une révision utérine sans anesthésie. « La douleur était tellement forte que je me vomissais dessus, raconte-t-elle d’une voix sourde. C’était une boucherie. Ils ont vraiment forcé les choses… »
Des témoignages comme celui de Vanessa, Les Jours en ont recueilli un nombre effarant en quelques semaines. Il suffit de se plonger sur les réseaux sociaux pour en trouver des milliers d’autres, postés de manière régulière depuis 2014, date du lancement du mouvement #PayeTonUtérus. Tout ce que ces femmes dénoncent peut être rassemblé sous le vocable de « violences gynécologiques et obstétricales », les unes relatives aux examens médicaux, les autres à l’accouchement.
Cette vague a conduit le Haut Conseil à l’égalité (HCE) à les définir en 2018.