Certains se demandent s’il faut mourir pour Kiev (en écho à « Faut-il mourir pour Dantzig » ?) et se remémorent les Sudètes (région de Tchécoslovaquie envahie par Hitler en 1938), d’autres dénoncent les membres d’une cinquième colonne en France… Fini de rire, la guerre est là, en Europe, comme dans les années 1930. Mais l’ennemi, ce n’est pas l’Allemagne. C’est la Russie de Vladimir Poutine, dont les troupes sont entrées massivement en Ukraine ce jeudi matin. Depuis, tous les partis politiques, de l’extrême gauche à l’extrême droite, condamnent cette intervention. Même ceux qui, récemment encore, trouvaient des circonstances atténuantes aux déclarations belliqueuses du président russe et, depuis ce jeudi, ont l’air malin. Ainsi, faut-il rappeler que, il y a peine deux semaines, Jean-Luc Mélenchon déclarait sur France 2 que l’Otan (l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord) était « sans aucun doute » l’agresseur dans la crise en Ukraine car « les États-Unis d’Amérique ont décidé d’annexer dans l’Otan l’Ukraine, et la Russie se sent humiliée, menacée, agressée ». Et que, jusqu’à la semaine dernière, Marine Le Pen et Éric Zemmour répétaient sur tous les plateaux « ne pas croire à une guerre » ?
Si devant les bombes qui tombent, il est difficile de continuer à tenir des propos rassurants, il serait cependant très improbable que cette harmonie perdure en ces temps de campagne présidentielle.