Cling-clang-clang, clang-cling-cling-clang-clang… « Bienvenue dans le cabinet du Dr Dayan, enfin, en l’occurrence des Drs Garrigos et Roberts car on ne sera pas trop de deux pour la séance qui vous attend, bonjour, monsieur le président de la République, nous sommes le Dr Garriberts, qu’est-ce qui vous amène dans notre cabinet ? » Que voulez-vous, nous voilà bien obligés de revêtir la barbe empathique et l’œil émollient du psy de la série d’Arte En thérapie (vous aviez reconnu le cling-clang-clang du générique, bien sûr). Des circonstances exceptionnelles nous y contraignent : le Président va mal.
En plus de sa consultation auprès du Dr Garriberts, le Président a choisi de verbaliser son mal. C’est bien ça, déjà, de verbaliser, même si, à notre humble avis de praticien, il serait plus judicieux de s’exprimer pour dire des choses la prochaine fois. Car lors de son allocution de huit minutes à peine ce mercredi à 20 heures, la teneur du message, c’était « Écoutez, moi, je me barre à Bruxelles, vous discutez entre vous et quand je reviens, je décide ». Le tout emballé de mots tels que « respect », « bienveillance », « dialogue » pour faire passer la sauce. Rejetant l’idée d’un gouvernement d’union nationale, il laisse deux choix aux formations politiques qu’il a reçues deux jours durant : « entrer dans une coalition de gouvernement et d’action » ou « s’engager à voter simplement certains textes ». Étrange dernière option qui verrait des groupes parlementaires promettre de voter tel ou tel truc avant même d’en discuter… Enfin, Président, permettez à l’analyste lacanien que nous sommes de souligner ce terme de « fractures » que vous employez : « Je ne peux pas davantage ignorer les fractures, les divisions profondes qui traversent notre pays et se reflètent dans la composition de la nouvelle Assemblée. » « Fractures »… Est-ce à dire que les autres formations politiques vous cassent les pieds ?

Cette allocution nous confirme dans notre diagnostic que le Président va mal depuis la rouste monumentale infligée ce dimanche par ces abrutis de Français qui ont eu l’outrecuidance de ne pas lui accorder la majorité absolue qui lui revient pourtant de droit. Il était temps de consulter, surtout que les charlatans de la pire espèce sont déjà à l’œuvre. Ces charlatans, nous n’hésitons pas à les désigner : ils ont pour noms