Il parle, et il parle encore. On a même dû, aux Jours, faire appel à une société de sécurité privée pour empêcher Emmanuel Macron de venir s’exprimer dans cet article, c’est dire. Lui, le Président taiseux, nous fait des marathons de la parlotte avec des maires (record établi à Bourgtheroulde le 15 janvier : sept heures). Lui, le Président adepte d’un verbe rare, déboule en pleine réunion du grand débat dans la Drôme pour tailler le bout de gras avec des gilets jaunes. Et voilà que lui, le Président adepte d’une « saine distance » avec la presse, s’aventure désormais à frayer avec des journalistes.
Bim, bam, coup sur coup, et à quelques heures d’intervalles, Emmanuel Macron a en effet rompu avec sa traditionnelle défiance à l’endroit des médias organisant à l’occasion de son déplacement en Égypte deux rencontres avec les journalistes. Ho-ho, quelque chose est en train de changer dans la relation agitée entre l’Élysée et les médias. Mais après tout, que faire quand tout va mal, quand c’est le zbeul, quand tout le monde vous en veut et que les emmerdes – de Benalla en gilets jaunes – volent en escadrille ? On peut se cacher sous la couette. C’est ce qu’il a fait jusqu’au 31 décembre, Emmanuel Macron : modeste, la communication ; disparu, l’agenda envoyé à la presse ; évaporé, le Président. Mais ça, c’était en 2018. Car le Macron 2019 a choisi l’offensive. C’est bien simple, on ne l’arrête plus.
La première des deux rencontres a eu lieu dimanche au-dessus de la Méditerranée, dans l’avion présidentiel qui le conduisait en Égypte.