C’était le duel le plus attendu de la soirée, et même de l’année, celui qu’on nous serine, qu’on nous façonne, qu’on nous fait rentrer dans l’isoloir à grands coups de tatane. Alors voilà, Jeppe Kofod l’a emporté sur Morten Løkkegaard. Oui, on est comme ça, aux Jours : le paysage électoral danois nous passionne, et pas seulement parce qu’on aime mettre des « ø » dans les articles. Comme le bulgare nous passionne, le chypriote, l’espagnol (et pas juste pour apprécier l’ampleur de la dérouillée de Manuel Valls aux municipales de Barcelone), les 28 scrutins européens donc, et, oui d’accord, le français aussi. Où Emmanuel Macron connaît son premier scrutin depuis les législatives qui ont suivi son élection à la présidence de la République – et le lancement de cette série In bed with Macron, d’ailleurs.
Forces en présence
Le Parlement européen n’est pas forcément facile à lire : les 751 députés, élus sur des listes nationales, sont rassemblés dans l’hémicycle dans de vastes groupes politiques, qui tendent à bouger. Aucun de ces groupes n’a jamais été majoritaire, il leur faut donc nouer des alliances qui permettent notamment de se répartir les postes au sein du Parlement et de désigner la future présidente ou le futur président de la Commission européenne. Les nouveaux élus auront jusqu’au 2 juillet pour constituer le nouveau rapport de force.
Les deux plus gros groupes, le Parti populaire européen (PPE) à droite, et l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates (S&D) à gauche, devraient perdre des sièges, mais conserver les contingents les plus fournis.