Joseph Zimet : août 2019-août 2020. Ci-gît le conseiller communication d’Emmanuel Macron, après un an à faire le pire job du monde, bel effort. Exit Joseph Zimet. Enfin presque : devant les journalistes qui « suivent », comme on dit, l’Élysée, jeudi, il a refusé de confirmer, indiquant « ma tâche n’est pas tout à fait terminée » et donnant rendez-vous à la rentrée. Enfin, a-t-il ajouté sur le ton de la blague, « à ma connaissance », « à ce stade », « vraisemblablement » : un triptyque dont il use et abuse devant les journalistes pour dire que la parole qu’il délivre est à la merci des volte-face présidentielles.
Il a en revanche confirmé le départ à la retraite de Philippe Grangeon, conseiller spécial du président de la République, à ses côtés depuis sa candidature. Les voilà tous les deux abandonnés au bord du « nouveau chemin ». Car c’est ainsi qu’il faut, en macrolangue, désigner la période post-Covid, c’est Joseph Zimet qui nous l’a dit bien avant que le président de la République le serine publiquement. C’est ça, son métier : distribuer des éléments de langage aux journalistes, faire passer la pensée « complexe » du Président (ça, c’est du Macron dans le texte) à coups de « le Président souhaite que je vous apporte des précisions… », « le Président souhaitait que j’attire votre attention… », « le Président tenait à rappeler que… » lors des réunions hebdomadaires avec la presse que Zimet a instaurées, et qui resteront son grand œuvre.
Devenir ce distributeur automatique de langue de bois n’était pourtant pas dans les gènes de cet historien de formation, auparavant à la tête de la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale, où il a recroisé Emmanuel Macron après l’avoir cotoyé à Sciences-Po. Mais si, souvenez-vous, c’était l’inénarrable itinérance mémorielle fin 2018 où le Chemin des dames avait viré au chemin de croix pour un Emmanuel Macron coincé entre polémique sur Pétain et engueulos par des Français qui, quelques mois, plus tard allaient enfiler leurs gilets jaunes pour lui faire comprendre de quel bois de palette ils se chauffent.

Poilu on ne sait pas, mais Joseph Zimet avait du boulot niveau guerre des tranchées entre l’Élysée et les journalistes chargés de suivre son actualité. La relation a démarré avec des étoiles dans les yeux et des papillons dans le ventre des médias envers ce jeune et fringant Président