Sûr que Giscard aurait adoré : « Comment cha ? Je peux m’adrecher à tous les jeunes Franchais grâche à che petit film retranchmis chur les téléphones ? Je chaute dans ma chinq-cent-quatre et je file chez Brut. » Oui, bon, sur l’imitation du chuintant défunt Président, d’accord, on repassera. Mais l’actuel hôte de l’Élysée étant aussi épris de modernité que l’était son lointain prédécesseur (lire l’épisode 46, « Macron, c’est ton d’Estaing »), il n’allait pas rater cette aubaine. Ce vendredi à 16 heures, pile pour le goûter et plus de deux plombes durant, Emmanuel Macron a accordé un entretien à Brut, média de quatre ans d’âge seulement et destiné, du haut de ses 13 millions de visiteurs quotidiens revendiqués, à parler à ce drôle d’animal qu’est le jeune. Le moment, dans un mandat présidentiel, n’est pas sans rappeler celui d’un Mitterrand reçu par un Mourousi à qui il fait la leçon sur la langue des jeunes qui ne disent plus « chébran » mais « câblé »
Ce n’est pas la première fois qu’Emmanuel Macron parle aux jeunes sur un média supposé s’adresser à eux : en 2017, il accorde une interview à Konbini. Las, l’exercice, d’une complaisance rare, finit sous les lazzis quand on s’aperçoit que l’entretien en question est mené non pas par un journaliste, mais par la directrice de la communication de Konbini. Du coup, son intervention suivante chez Konbini sera une simple déclaration face caméra