#jauraisfaitcommeelle. Le hashtag n’a pas connu le succès de #metoo mais a le mérite d’exister. En décembre 2022, quelques jours avant Noël, des centaines d’internautes
Les institutions n’ont pas encore fait le calcul, pourtant conscientes du phénomène. Le schéma est souvent le même : systémique. En France, la judiciarisation de l’inceste est comme un sable mouvant pour les parents dits « protecteurs », formule communément employée par les professionnels de la protection des mineurs, à l’image d’Édouard Durand. « Plus ces mères réclament justice, plus elles s’enfoncent », clamait encore le juge des enfants et ancien président de la Ciivise, la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants, qui publiait en octobre 2023 un avis intitulé « Mères en lutte », dans lequel elle alertait sur l’urgence de protéger ces femmes qui dénoncent les violences sexuelles commises par leur (ex)-conjoint sur leur enfant. Trois mois plus tard, en janvier, des experts indépendants de l’ONU appelaient à leur tour le gouvernement français à « agir d’urgence » pour ces mères, nombreuses, broyées par la justice.
Comme Gladys. Comme Priscilla. Comme Valentine également, dont la fille a été placée chez son géniteur en pleine procédure pénale. Comme Sarah, que l’État a contrainte à remettre son enfant au père pendant quatre ans, avant de l’arrêter pour tentative de viol sur une autre mineure. Autant de mères qui témoigneront dans cette enquête, et dont les parcours et dossiers, croisés et analysés, révèlent les mêmes défaillances judiciaires. Un chemin de croix qui commence toujours entre les murs des commissariats