Chain Tripping, le septième album du duo américain Yacht, sorti fin 2019, a une particularité : c’est le meilleur du groupe. Ah oui, il a également été conçu à l’aide d’outils utilisant l’intelligence artificielle. Mais on peut tout à fait ne pas le savoir et profiter de ses petites chansons pop bondissantes. Il n’y a rien de vraiment tordu dedans, juste des mélodies un peu eighties qui s’accrochent. Mais, écoute après écoute, on s’aperçoit aussi que ce qui plaît dans ce disque, ce sont ses séquences sonores bizarres cachées dans les chansons. Juste ce qu’il faut pour faire dévier le disque du tout-venant pop. « C’est mon album de Yacht préféré je crois », m’expliquait récemment par téléphone Claire Evans, la chanteuse du duo de Portland, alors que le groupe roulait entre deux concerts à travers la Californie. « Le processus que l’on a choisi nous a forcés à être vulnérables et à faire des choses qu’on n’aurait pas faites si l’on n’avait pas eu cette idée bizarre. » À savoir, se lancer dans l’écriture assistée par IA dans un moment où aucun de ses outils musicaux n’est encore vraiment facile à utiliser, ainsi que je l’expliquais dans l’épisode 2 du Chant des machines.
Il y a deux ans, Yacht a décidé de remettre ses habitudes en jeu. Non pas que le groupe s’ennuyait, Claire Evans et Jona Bechtolt ont régulièrement tenté des choses en dix-sept ans de carrière, que ce soit écrire un