J’ai contacté Asma Abu Syam mi-octobre 2023, dans les premiers jours de la guerre entre Israël et le Hamas. Depuis, nous sommes restées en contact via WhatsApp. Messages quotidiens, parfois hebdomadaires, soumis aux aléas de la connexion internet et du réseau électrique. Mais des échanges toujours très suivis. Pour les cent premiers jours de la guerre à Gaza, j’ai déjà rédigé son « carnet de bord » (lire l’épisode 8, « “Là je suis en vie, mais dans une heure, est-ce que je serai encore là ?” »). Et depuis un an, elle n’a jamais cessé de me raconter son quotidien au jour le jour, ses pensées et sa vision de l’avenir. Asma Abu Syam a 43 ans, elle vit à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, avec son père de 90 ans, sa mère de 78 ans et une de ses sœurs. Elle est célibataire et originellement professeure de français à l’école des Sœurs du Rosaire, à Gaza City.
Un an depuis le 7 Octobre et le début de la guerre à Gaza. Et désormais, Israël intensifie sa guerre contre le Hezbollah au Liban. Est-ce que vous voyez la fin de la guerre se rapprocher ?
Non. Pour moi, c’est clair que la fin de cette guerre n’aura lieu ni dans quelques semaines, ni dans quelques mois. Le 7 octobre, j’étais persuadée que ça ne durerait pas longtemps, comme d’habitude. Mais aujourd’hui, j’ai compris deux choses : d’abord, Netanyahou est obligé de poursuivre son objectif de massacrer le Hamas à Gaza, comme il l’a annoncé dès le début. Il se fiche du sort des otages israéliens qui sont toujours ici.