Or S. est un jeune homme de 21 ans. Lorsque je l’interviewe, il se trouve dans un camp de base de l’armée israélienne, à une dizaine de kilomètres de Gaza. Il accomplit son service militaire au sein de la brigade Golani, une unité israélienne d’infanterie ancienne et prestigieuse. Après le témoignage d’Asma Abu Syam, Palestinienne, qui raconte trois mois d’horreur dans la bande de Gaza (lire l’épisode 8, « “Là je suis en vie, mais dans une heure, est-ce que je serai encore là ?” »), voici celui d’Or, cent jours après l’attaque du 7 octobre, dont il a réchappé par miracle après avoir fui le festival Tribe of Nova, pris pour cible par le Hamas.
« Je m’appelle Or S., j’ai 21 ans, je suis originaire d’un village de Galilée, dans le nord d’Israël. Je suis combattant dans la brigade Golani. Tu connais Golani ? Tout le monde aime Golani, n’est-ce pas ? [Une sorte de compétition railleuse existe entre les unités pour déterminer qui sont les meilleurs combattants, ndlr.] Mon père était dans la brigade Golani, comme mon grand-père. Il y a une tradition familiale. Aujourd’hui, j’ai la charge de convoyer le matériel logistique dans Gaza, je ne combats pas vraiment. Mais j’y retourne bientôt. Là, nous sommes dans un parc naturel que Tsahal a transformé en camp pour les troupes qui entrent et sortent de Gaza.
Que te dire ? En temps normal, j’aime les fêtes, j’aime la musique trance, j’aime voyager.